SIGNORET, etc...
Sous la neige,
Paris,
Ce soir, regarde fuir le temps
Paris tout blanc
Tout blanc
Loin, bien loin des neiges d’antan
Indifférent
Où est passée
La fille heureuse
Qui jouait à la fée dans les rues
De Paris la jolie neigeuse
Et que je n’ai jamais revue ?
Où est passée
Le vent d’automne
Qui surprenait tous mes aveux
D’amour, écrits - qu’il me pardonne
Sur les feuilles d’un chêne envieux ?
Sous la neige,
Paris,
Ce soir, regarde fuir le temps
Paris tout blanc
Tout blanc
Loin, bien loin des neiges d’antan
Indifférent
La revoilà
L’eau de la Seine
Où se regardait Signoret,
L’eau qui devenait presqu’humaine
Casquée de ses cheveux dorés ?
Le revoilà
Le Ménilmuche
Il enfantait des fous chantants
Il vibrait de vignes de ruches
De poulbots de valse à cinq temps ?
Sous la neige,
Paris,
Ce soir, regarde fuir le temps
Paris tout blanc
Tout blanc
Loin, bien loin des neiges d’antan
Indifférent
Loin, bien trop loin
Notre Commune,
Notre Prévert notre Villon,
Leurs pieds-de-nez, leurs vers de lune,
Et tout le peuple en bataillons !
Il est si loin
Paris orage
Que j’ai foulé d’un pied léger
En dansant près de ton visage
Sur les pavés des enragés !
Didier PRAT, le 28/11/97 et 9/01/2001